-
Par lermacar le 5 Juin 2006 à 00:01
S.O.S. HOMMES BATTUS <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Ma vie est un enfer ! Pourtant, jadore ma femme mais comment ai-je pu laisser la situation se dégrader comme ça ? Notre histoire avait si bien commencé un beau soir de juillet sur lEsplanade à Montpellier <o:p></o:p>
Lorsque je lai aperçue pour la première fois, elle était sur lun des stands de la Foire, en parade, avec un certain Rabastens qui criait « Avec qui voulez-vous lutter ? ». Un grand costaud juste devant moi sest écrié « moi ! Et contre votre Lionne du Larzac » La Lionne du Larzac, cétait elle, ravissante dans son maillot étincelant qui contenait difficilement une masse musculaire débordante. Pour moi, ça a été le coup de foudre ! Et je suis entré pour assister au combat. Un ring était au centre de la tente et les adversaires se présentèrent face au public déchaîné qui excitait les combattants. Ce fut féroce ! Je craignais pour ma déesse lorsque soudain, elle porta à son adversaire une clé enchaînée sur un double Nelson qui mit fin au match. Jétais aux anges car javais tout vu de près. Et même, à la fin du combat, elle a ajouté à voix basse : « En arrivant, fais chauffer les haricots ! » Je nai pas compris le sens de cette remarque. <o:p></o:p>
Jai pu lapprocher et parler un peu avec elle un jour où elle balayait lestrade. Je lui ai demandé, bien sûr, si elle était lutteuse professionnelle. « Pensez-vous, je fais ça pendant la Foire, jai pris quelques jours de congé. Dhabitude, je suis livreuse chez le grossiste en boucherie M » Pour moi, qui ne pèse que 63 kilos, pouvoir manier des demi-bufs est impossible et cela a décuplé mon admiration pour elle. Un an plus tard, je lépousais. <o:p></o:p>
Comme elle travaillait dehors, je fais le ménage. Mais au début, « Cest pour qui, cet adorable petit tablier ? » « Oh ! Les jolis gants de cuisine pour que mon chéri ne se brûle pas en tournant le gigot » Aujourdhui, cest devenu « La bouffe nest pas encore prête ? Mais quest-ce que tu fiches toute la journée ? » Lautre soir, elle cherchait son 115 bonnets F quelle avait acheté la veille et quelle ne trouvait plus. Eh bien, cétait de ma faute, cest moi qui lavais mal rangé. Jai cru quelle allait me battre ! Depuis pas mal de temps, elle me menace : « Un de ces quatre, tu vas ten morfler un que tu te prendras pour un oiseau ! » Un enfer, je vous dis. <o:p></o:p>
Les copains, ceux qui me restent, me conseillent de la quitter. Jhésite. Elle est si gentille quand je lui porte le plat quelle a envie de manger, quand la maison étincelle tellement je lai nettoyée. Là, alors, elle est craquante : « je tachèterai un aspirateur mon chéri » me promet-elle. Mais je continue au balai car la promesse est restée promesse. Et puis, il faut bien le dire, jai un peu peur daller lui dire « je te quitte » car je crains par-dessus tout le double Nelson qui mattend. Je le reconnais, je ne fais pas le poids contre elle. Alors je souffre, mais en silence. Et je vais continuer à souffrir. <o:p></o:p>
Auteur: Bernard Jacquemain <o:p></o:p>
3 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique