• Homme victime de violences conjugales
     

    J’entends souvent l’expression « femme battue » mais jamais l’expression « homme battu » et pourtant les hommes battus existent aussi. J’en suis la preuve vivante. Depuis deux ans, après huit années de mariage, je subis la violence de ma femme. Un homme violenté par sa femme, avec un peu d’humour on pourrait croire que c’est le monde à l’envers ou qu’il faut vraiment être une femmelette pour supporter des coups. En dehors de transformer notre salon en ring professionnel, c’est simplement une salle d’entraînement de boxe. Je fais le sac de sable.

    Je ne reçois pas de gifle tous les jours, trois ou quatre fois par mois. Par contre les insultes, et les humiliations verbales sont monnaie courante. Je ne sais pas pourquoi ma femme me déteste. Qu’elle me haïsse c’est certain, mais pourquoi, je l’ignore.

    C’était d’abord des disputes, j’ai baissé pavillon rapidement parce que les cris je n’aime pas. J’estime que ce n’est pas le cri qui fait la valeur de l’argument. Je pensais qu’en sortant de la pièce, l’orage tomberait de lui-même. Nous vivons dans un 60 m2, ce n’est pas facile d’échapper à un harcèlement. Ma femme est déchaînée. Elle est prise dans une logique de haine mais à aucun moment elle ne m’a parlé de divorcer. Je ne crois pas qu’elle ait quelqu’un d’autre qui l’attende. Alors pourquoi tant de haine ? Impossible de lui faire dire la moindre chose. Je suis un moins que rien, une poubelle dans laquelle on peut cracher. Je suis peut-être un mou. Je ne suis pas sûr que les mous doivent pour autant être humiliés quotidiennement. J’aurais voulu me faire aider mais comme je le disais dans mon préambule une femme battue est un statut « reconnu », en ce qui concerne les hommes victimes des violences conjugales ils ne font pas la une des médias.

    Jean-Christophe


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  • Un lieu d’accueil spécifique pour les femmes battues

    Le foyer Louise Labé est le seul lieu spécialisé dans l’accueil des victimes de violences conjugales à Paris. Les résidentes ont quitté le domicile familial avec leurs enfants. Au foyer, elles trouvent un endroit où se poser et un accompagnement global pour attaquer le chemin vers une nouvelle vie

    « Certaines femmes ne se maquillent pas pour le plaisir », dénonce une affiche à l’entrée. On y voit une femme devant la glace de sa salle de bain, poser du fond de teint autour de son œil. L’œil est poché. Le ton est donné. Nous sommes dans une salle du foyer Louise Labé [1], spécialisé dans l’accueil des femmes victimes de violences conjugales avec leurs enfants. « Certaines personnes pensent qu’il ne faut pas mettre les femmes battues ensemble, mais les éparpiller dans des foyers d’accueil pour femmes en difficulté diverse. Nous défendons l’idée d’un accueil et d’un accompagnement spécifiques depuis 1985 », explique Vera Albaret la directrice.

    Agréé en qualité de CHRS, le foyer est constitué d’appartements répartis dans différents endroits de Paris, pour assurer la sécurité de la famille. L’équipe pluridisciplinaire — directrice, chef de service, éducatrices, assistance sociale et psychologue — aide les femmes à restaurer progressivement leur image de soi, retrouver leur identité propre pour reprendre en main les événements de leur vie, faire des projets et trouver un équilibre familial.
    Le foyer accueille 30 personnes, soit une douzaine de familles. Elles sont hébergées dans six logements de deux à trois pièces. Les cas de figure sont variés : dans un trois pièces, peuvent cohabiter deux femmes avec leurs enfants ou une femme avec ses trois enfants. Dans les deux pièces vivent deux femmes avec un seul enfant chacune. En appartement collectif, chaque famille à un foyer et partage les autres pièces. Les femmes sont orientées au foyer par les services sociaux ou y viennent spontanément.
    Le foyer dispose également d’un appartement de deux pièces réservé à l’accueil d’urgence. Quatre personnes peuvent y loger. Il est réservé aux candidatures présentées par un travailleur social qui s’engage à veiller au suivi social de la famille présentée et à effectuer la recherche d’hébergement. Le foyer assure le suivi psychologique et juridique.

    L’accueil de la femme et des enfants est un moment particulièrement important pour l’équipe. « Nous gardons toujours à l’esprit qu’en prenant la décision de rompre la relation avec leur conjoint ou concubin, les femmes abandonnent en même temps leur maison, leurs meubles, leurs souvenirs et leur inscription sociale pour tout recommencer à zéro », souligne Vera Albaret. Quant aux enfants, ils ont rarement connu d’autre environnement que celui qu’ils quittent : leur école, leurs copains… et ne savent pas quand ils reverront leur père. « Il est essentiel que notre accueil soit chaleureux et enveloppant. À l’instant de son arrivée et pendant une période plus ou moins longue, la femme va s’en remettre à l’institution qui doit être porteuse ». Déstabilisée par des années de violence et la décision de rompre avec son conjoint, la victime a besoin, dans un premier temps, d’un espace où se reposer et penser en toute tranquillité. Pour que son esprit soit le plus libéré possible, sa situation administrative est prise en main dès le lendemain de son arrivée. L’équipe informe le bureau des affaires scolaires à la mairie de son arrivée. « Ils savent à quel point la discrétion et l’anonymat sont importants dans les affaires de violences conjugales et travaillent en parfaite collaboration avec nous », précise Vera Albaret. Le jour de son arrivée, la femme inscrit ses enfants à l’école. Certaines femmes n’ayant aucun revenu, en attendant l’ouverture de leurs droits aux aides légales, une demande d’aide financière est faite auprès du Centre d’action sociale. L’équipe prévient ensuite l’ancienne caisse d’allocations familiales du changement de situation en précisant l’importance de ne donner aucune information sur la nouvelle adresse de la famille. Elle s’assure de la couverture sociale de la résidente et de sa famille. Là encore, la discrétion la plus totale est demandée. La situation administrative n’est pas simple à débrouiller. De nombreuses femmes sont parties précipitamment, dans la peur, et n’ont souvent pas pensé, ou pas pu prendre leurs papiers officiels.
    Une des priorités de la prise en charge est de reconnaître à la femme le statut juridique de victime, étape indispensable pour pouvoir ensuite faire de l’accompagnement social. Les femmes ont quitté le domicile conjugal en emmenant leurs enfants. La plupart ont déposé une main courante au commissariat, quelques-unes ont porté plainte contre leur conjoint. Mais entre la date de départ et le moment où le juge va prononcer l’ordonnance de non-conciliation et décider de la garde des enfants et des droits de visite, elles n’ont pas plus que leur conjoint, le droit de garder leurs enfants. « C’est pour cela que nous préservons leur anonymat et les incitons à entamer une procédure de séparation très rapidement », souligne la directrice. Porter plainte est souvent difficile pour les femmes effrayées par cette démarche. L’association les encourage à consulter un avocat spécialisé dans la violence conjugale et les aide à constituer le dossier d’aide juridictionnelle. Elle les soutient pas à pas dans cette démarche et les accompagne systématiquement au tribunal lorsqu’elles sont convoquées par le juge des affaires familiales. « Notre présence est importante, car la plupart du temps, c’est la première fois que la femme va être confrontée à son conjoint depuis son départ du domicile conjugal et elle a peur », insiste Vera Albaret.

    Dès l’arrivée d’une famille, une éducatrice prend en charge les enfants. Elle met des mots simples sur ce qui se passe, aborde leur venue au foyer, explique que le séjour sera provisoire… Un local accueille les plus petits. Un espace où jouer mais aussi où exprimer leurs sentiments et leurs craintes. Le mercredi, le local est réservé aux enfants à partir de 5 ans. Un lieu de parole est proposé un soir par semaine aux adolescents. « Les lieux que nous proposons aux enfants sont importants car nous connaissons mieux que les centres de loisirs la violence conjugale. Les enfants ont subi les conséquences psychologiques de cette violence, quand ils n’ont pas été eux-mêmes battus. Jusqu’à présent, ils ont vu leur père battre leur mère sans que personne n’intervienne pour rétablir la loi. C’est pourquoi il est indispensable qu’un espace leur soit réservé tant pour la parole que pour leur donner un cadre dans lequel les règles sont respectées », précise Vera Albaret.

    Dès son arrivée, la résidente dépose une demande de HLM à la mairie de l’arrondissement, même si elle n’a pas de travail. La réinsertion professionnelle est une étape indispensable pour l’accès à l’autonomie, mais souvent difficile. Certaines femmes n’ont jamais travaillé, d’autres n’ont aucune qualification, certaines ne savent ni lire ni écrire. L’équipe, en partenariat avec les travailleurs sociaux et institutionnels, les aide à construire leur projet individuel d’insertion. Les séjours au foyer Louise Labé durent en moyenne 14 mois. Quand le projet est bien avancé, que la femme a suffisamment de revenus et qu’elle a trouvé un logement, la famille quitte le foyer. « A ce moment-là, la femme vit de nouveau une période éprouvante », explique la directrice. L’équipe est très présente pendant cette période de départ et d’installation dans un nouveau logement. L’accompagnement social peut se poursuivre pendant deux à trois mois après le relogement.
    Le 21 janvier 2003, Nicole Ameline, ministre déléguée à la Parité et à l’Egalité professionnelle a rappelé la réalité des violences conjugales en France et annoncé, en conseil des ministres, la préparation d’un plan d’action contre elles. « Outre leur caractère inacceptable, qui appelle « une tolérance zéro », ces violences ont un coût économique et social élevé et exigent un dispositif adapté à l’urgence et à la gravité des situations », a indiqué la ministre. Elle envisage de faciliter les mesures d’éviction du mari hors du domicile conjugal pour aider les femmes qui ont porté plainte. Une réforme législative est en préparation en collaboration avec le ministère de la Justice. Vera Albaret apprécie ce projet. Toutefois, il lui semble indispensable que la femme soit d’accord pour rester au domicile conjugal « Ce n’est pas évident, il leur rappelle souvent des mauvais souvenirs et certaines ne s’y sentent pas en sécurité ». Elle précise aussi que la réussite de ce projet « suppose une politique de collaboration avec la police, la justice, les services sociaux, les services du logement et des soins. Pour les femmes étrangères, il faut collaborer avec les institutions et associations spécialisées en matière d’immigration et de droit d’asile ». Vera Albaret estime que les déclarations de la ministre et celles de M. Raffarin allant dans le même sens, représente une avancée très positive. « La violence conjugale est un sujet tabou. Pourtant, il doit être pris en compte dans les projets de réforme de la famille. N’oublions pas qu’une femme sur dix est concernée. Ça fait beaucoup de familles ».

    Katia Rouff

    Pour en savoir plus : http://www.lien-social.com/article.php3?id_article=459&id_groupe=5


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  • S.O.S. HOMMES BATTUS <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    Ma vie est un enfer ! Pourtant, j’adore ma femme mais comment ai-je pu laisser la situation se dégrader comme ça ? Notre histoire avait si bien commencé un beau soir de juillet sur l’Esplanade à Montpellier… <o:p></o:p>

    Lorsque je l’ai aperçue pour la première fois, elle était sur l’un des stands de la Foire, en parade, avec un certain Rabastens qui criait « Avec qui voulez-vous lutter ? ». Un grand costaud juste devant moi s’est écrié « moi ! Et contre votre Lionne du Larzac » La Lionne du Larzac, c’était elle, ravissante dans son maillot étincelant qui contenait difficilement une masse musculaire débordante. Pour moi, ça a été le coup de foudre ! Et je suis entré pour assister au combat. Un ring était au centre de la tente et les adversaires se présentèrent face au public déchaîné qui excitait les combattants. Ce fut féroce ! Je craignais pour ma déesse lorsque soudain, elle porta à son adversaire une clé enchaînée sur un double Nelson qui mit fin au match. J’étais aux anges car j’avais tout vu de près. Et même, à la fin du combat, elle a ajouté à voix basse : « En arrivant, fais chauffer les haricots ! » Je n’ai pas compris le sens de cette remarque. <o:p></o:p>

    J’ai pu l’approcher et parler un peu avec elle un jour où elle balayait l’estrade. Je lui ai demandé, bien sûr, si elle était lutteuse professionnelle. « Pensez-vous, je fais ça pendant la Foire, j’ai pris quelques jours de congé. D’habitude, je suis livreuse chez le grossiste en boucherie M… » Pour moi, qui ne pèse que 63 kilos, pouvoir manier des demi-bœufs est impossible et cela a décuplé mon admiration pour elle. Un an plus tard, je l’épousais. <o:p></o:p>

    Comme elle travaillait dehors, je fais le ménage. Mais au début, « C’est pour qui, cet adorable petit tablier ? » « Oh ! Les jolis gants de cuisine pour que mon chéri ne se brûle pas en tournant le gigot » Aujourd’hui, c’est devenu « La bouffe n’est pas encore prête ? Mais qu’est-ce que tu fiches toute la journée ? » L’autre soir, elle cherchait son 115 bonnets F qu’elle avait acheté la veille et qu’elle ne trouvait plus. Eh bien, c’était de ma faute, c’est moi qui l’avais mal rangé. J’ai cru qu’elle allait me battre ! Depuis pas mal de temps, elle me menace : « Un de ces quatre, tu vas t’en morfler un que tu te prendras pour un oiseau ! » Un enfer, je vous dis. <o:p></o:p>

    Les copains, ceux qui me restent, me conseillent de la quitter. J’hésite. Elle est si gentille quand je lui porte le plat qu’elle a envie de manger, quand la maison étincelle tellement je l’ai nettoyée. Là, alors, elle est craquante : « je t’achèterai un aspirateur mon chéri » me promet-elle. Mais je continue au balai car la promesse est restée promesse. Et puis, il faut bien le dire, j’ai un peu peur d’aller lui dire « je te quitte » car je crains par-dessus tout le double Nelson qui m’attend. Je le reconnais, je ne fais pas le poids contre elle. Alors je souffre, mais en silence. Et je vais continuer à souffrir. <o:p></o:p>


    Auteur: Bernard Jacquemain <o:p></o:p>


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